Mozambique : A la découverte de la Rhino-Cup

Au Mozambique, les responsables de la fondation « Wild and Free » utilisent le football pour aider à sensibiliser sur la protection des rhinocéros, une espèce victime de  braconnage et menacée d’extinction.

La Rhino-Cup, est un tournoi de football lancé en 2017 au Mozambique pour aider à sauver le rhinocéros de l’extinction en apprenant aux braconniers à jouer au football tout en les aidant à comprendre le bien fondé de protéger cette espèce animale.

Ils appellent le football le beau jeu, alors pourquoi ne peut-il pas sauver ces belles créatures ?

Les rhinocéros vivent sur terre depuis plus de 50 millions d’années.

Au début du 20e siècle, environ 500 000 rhinocéros en bonne santé vivaient en Afrique et en Asie. Aujourd’hui, il en reste moins de 30 000.

Leur nombre a diminué à un rythme rapide à cause du braconnage. Des milliers de rhinocéros sont abattus chaque année pour leurs cornes, qui valent plus que l’or en raison de ses bienfaits thérapeutiques et de son statut symbolique.

Au Mozambique, de nombreux braconniers venus des villages pauvres du pays et d’Afrique du Sud, tuent des dizaines de rhinocéros pour gagner de l’argent pour survivre.

La plupart de ces villages bordent le parc national Kruger – devenu un moyen facile de ravitaillement.

Mais grâce au football et notamment à la Rhino-Cup, un changement est en cours.

L’épopée

La Rhino Cup, est un tournoi de football à 12 équipes lancé en 2018 par la fondation Wild and Free au Mozambique, pour éduquer la jeune génération et l’emmener à un changement de mentalité.

Pour les initiateurs, le football est «  un moyen » plus facile de les faire participer à la protection des rhinocéros, d’améliorer l’esprit communautaire, de créer des emplois et de construire de nouvelles infrastructures.

Dans un documentaire de 52 minutes intitulé « The Rhino Cup », la structure Embassy Media, auteur dudit film revient sur la compétition organisée par la Wild and Free Foundation au Mozambique, un pays d’Afrique de l’Est.

Le documentaire est disponible sur Football Shorts – un site web qui présente également une collection de documentaires et de clips de football rares et inédits.

Le braconnage, une activité criminelle

Malgré la présence des gardes forestiers qui patrouillent de jour comme de nuit pour dissuader les braconniers, la question du braconnage des défenses des rhinocéros se poursuit et s’est intensifié ces dernières années.

Des rhinocéros sont toujours abattus pour leurs cornes très appréciées sur le marché en Asie, surtout en Chine et au Vietnam.

Selon les ong, ce commerce est alimenté par un réseau hautement organisé de criminels clandestins et de fonctionnaires corrompus qui alimentent ce commerce en plein expansion.

Les cornes de rhinocéros contiennent de la kératine, une protéine que l’on trouve normalement dans les ongles et les cheveux. Ainsi, dans la médecine traditionnelle chinoise, la corne de rhinocéros est mélangée à d’autres ingrédients naturels pour traiter la fièvre et soulager les douleurs articulaires.

En affaires, la corne de rhinocéros est considérée comme un « édulcorant ».

Le football pour changer les mentalités et lutter contre la pauvreté

Bien qu’il s’agisse d’une compétition amateur, la Rhino-Cup est prise très au sérieux.

Des équipes comme les Léopards d’Agri-Sul, les Zèbres de Dakar, les Lions de Chelsea et les Crocodiles de Mahungo se disputent la suprématie lors de ce tournoi lancé seulement en 2018 et qui trouve de l’écho auprès des communautés rurales du Mozambique et au-delà.

Les habitants de leurs villages affluent sur les terrains pour encourager les équipes – composées de jeunes qui peuvent être tentés par le braconnage.

La compétition qui se déroule d’avril à septembre connait un énorme succès depuis sa première saison. D’autres pays africains ont remarqué l’influence de la Rhino Cup tentent de reproduire le projet chez eux.

Le football comme moyen de fédérer à la lutte contre le braconnage

La Rhino Cup a été lancée par le cinéaste Myles Pizzey, 45 ans, tombé amoureux de l’Afrique du Sud où il s’était rendu en 2010 lors du Mondial de football organisé cette même année par le pays Arc-en-ciel.

En 2016, après avoir pris conscience de l’ampleur du braconnage, il décide de faire un film pour mettre en lumière ce problème.

« Je suis sorti pour rencontrer quelques personnes, tourner une bande-annonce, et j’ai pensé utiliser la bande-annonce pour aller voir les sociétés de production afin de voir si elles seraient intéressées par la réalisation d’un documentaire », a déclaré Pizzey à SunSport.

« Deux ans plus tard, je suis tombé sur la Wild and Free Foundation et j’ai vu qu’ils organisaient la Rhino Cup. J’ai une passion pour le football et les animaux, alors j’ai pris contact avec la fondation en leur disant que je voulais faire un film pour eux » a-t-il expliqué.

« Nous avons traversé le parc national Kruger jusqu’au Mozambique et j’ai filmé tout ce qu’ils faisaient. Après avoir réalisé que c’était plus qu’un court métrage, nous avons plus tard accepté de faire un documentaire ».

La pauvreté « le carburant du braconnage »

Selon Myles Pizzey, beaucoup des jeunes hommes ont fait le choix de lancer dans le braconnage pour gagner de l’argent.

« Ces villages ruraux sont incroyablement pauvres, et au milieu de nulle part. Ils marchent des kilomètres par jour juste pour avoir un seau d’eau, c’est ce genre d’environnement. Et malheureusement, ils sont tentés par l’argent, qui selon les normes occidentales n’est pas beaucoup, mais pour eux pourrait être le salaire d’une année.

« Ce sont surtout des gens bien et je ne les blâme pas. C’est au sommet de la chaîne que le problème existe. »

Le football pour changer « la mentalité »

Pour Pizzey, la Rhino Cup pourrait une solution au problème du chômage. Elle a été élaborée par les habitants de la région et mise en pratique par la Wild and Free Foundation pour éviter aux braconniers potentiels de s’attirer des ennuis et aider les communautés locales qui, auparavant, ne se parlaient pas.

« La Wild and Free Foundation s’est rendue dans ces petits villages avec un esprit ouvert. Ils ont essentiellement demandé comment ils pouvaient aider, et les habitants ont dit qu’ils voulaient une ligue de football.

« Ils ont mis en place une ligue de 12 équipes composées d’équipes issues de villages situés dans un rayon de 30 km. Les équipes jouent le samedi, s’entraînent deux fois par semaine, la fondation fournit le matériel, ils ont des sponsors, des chaussures et des ballons. Pour ces gars qui ne font que traîner dans la rue et qui ne font rien de bien, cela leur donne un peu de raison d’être ».

Pour Myles Pizzey « Ça rassemble aussi les communautés, parce que certains d’entre eux ne se parlaient pas. Quand ils ont joué au football et se sont entraînés pendant la semaine, les joueurs n’ont pas envie de faire 40 ou 50 km de marche parce qu’ils sont épuisés par le football.

« Et ils commencent à comprendre que les rhinocéros de la région leur sont plus utiles vivants que morts. En fin de compte, vous voulez donner du travail à ces gens grâce à la conservation dans la région.C’est un processus lent, mais ils commencent à comprendre cela. »

©Sport-24

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